
L’École d’art fût un véritable déclencheur de vocation et de carrière. En regardant la quarantaine d’artistes présents, on se rend compte que nombreux sont les noms d’artistes qui nous sont familiers… Denise Tiavouane, Micheline Néporon, Stéphanie Wamytan, Fly, Will Nerho, et tellement d’autres….
Entre ceux qui ont poursuivi une carrière artistique se spécialisant dans la photographie, le graphisme, le stylisme, la danse, ou encore l’audiovisuel, ceux qui sont devenus enseignants en art, ou encore acteurs du monde culturel, on prend conscience combien cette école a joué un rôle capital dans la formation des artistes et des professionnels de l’art du pays. Véritable tremplin, l’école accueillait des élèves non diplômés mais avec un fort potentiel. Outre une solide formation théorique et pratique de 3 ans, elle a permis à nombre d’entre eux de constituer un book professionnel, indispensable porte d’entrée des écoles d’art en métropole ou dans le Pacifique.
Cette exposition émane de la volonté des anciens élèves de réunir et de partager leurs travaux, témoignant de la richesse et de la diversité des productions de toute une génération d’artistes. Sont présentées des œuvres créées pour l’occasion, des productions plus anciennes ainsi que des travaux réalisés à l’époque.
En négatif se dessine l’absence d’une telle structure aujourd’hui sur le territoire. Foyer de créativité, de transmission, de production, vecteur d’émancipation et d’intégration sociale, l’École d’art favorisait une saine émulation artistique à travers tout le pays, et rayonnait jusque dans les secteurs éducatif, social ou économique, comme le précise Sophie Boutin, ancienne directrice de l’établissement.
Mais en 2003, victime de divergences de points de vue au sein de l’association, l’École ferme définitivement ses portes malgré un réel succès.
Si de nouvelles formations ont depuis vu le jour en Nouvelle-Calédonie (DUT multimédia à l’UNC, BTS design ou métiers de la mode …), force est de constater qu’il n’existe pas aujourd’hui d’offre équivalente, adaptée aux besoins et attentes des différents publics. Le constat est amer pour Ariella Blancher, ancienne de la première promotion et commissaire d’exposition, qui souligne « il n’y a quasiment plus d’artistes émergents » à l’heure actuelle.
Cette foisonnante rétrospective des travaux des anciens élèves est à découvrir jusqu’au 8 novembre en salle Komwi, au centre culturel Tjibaou.