
La démarche artistique du plasticien, entre assemblage de matière et fusion des codes culturels océaniens et occidentaux, séduit sans conteste l’hexagone.
Explorateur d’univers et de techniques, Fabrice Ballay a retenu l’attention du jury de la Cité internationale des arts de Paris avec son projet de réinterprétation d’instruments traditionnels kanak. Il propose ainsi de revisiter sonnailles, bwanjep et bê en créant des versions surdimensionnées et déstructurées offrant un regard original sur l’instrument et son utilisation première. Mélanges de fibres naturelles, de bois et de matériaux industriels ou recyclés, son projet traduit une vaste réflexion sur le dépassement des clivages en créant des passerelles entre les cultures, signe de l’universalité de l’art.
Avec une soif d’échange et de partage, l’artiste a déjà organisé, les 3 et 4 mars, des « open studios » dans son atelier afin d’expliquer sa démarche artistique et faire découvrir les médiums sur lesquels il travaille aux visiteurs.
En résidence « confinée » depuis le 17 mars, Fabrice a dû s’adapter, notamment face aux difficultés d’approvisionnement de certains matériaux. Actuellement concentré sur l’étude du bwanjep, il trouve des alternatives et déploie une ingéniosité à toute épreuve à travers l’exploration de formats et techniques variés : crayonnés, assemblage de matières rigides, souples, transparentes… Déclinaisons infinies de l’instrument décortiqué à l’envi, comme autant de battements rythmiques qui composent désormais une vaste collection. L’artiste travaille en parallèle à la réalisation d’une version grand format totalement originale et interactive du battoir kanak...
Si l’exposition de ses créations à la Cité internationale des arts est malheureusement annulée en raison des dispositions sanitaires, Fabrice espère bien pouvoir en faire profiter les Calédoniens, dès que possible.
Suivez l’artiste sur sa page Facebook où il partage fréquemment ses nouvelles créations.
*Projet soutenu par le Poemart.